Pseudo/prénom : here.
Avatar : rose -sexy- leslie.
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Où l’as-tu connu ? bazzart.
Le mot de la fin : y'a déjà un club de rousses héhé   un grand MERCI à James pour l'idée du moment embarrassant  .

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[b]ROSE LESLIE[/b] [color=#cc3333]Ҩ[/color] [i]alys l. fitzgerald[/i]

Ma vie n’a jamaisété particulièrement excellente, ni bonne. La vie, c’est un ensemble de moments. Des moments qu’on lie bout à bout, morceau par morceau jusqu’à créer des souvenirs. C’est ça la vie. Elle fait mal. Parfois même très mal. Chaque jour, on se lève, on part au travail et on s’ennuie. On s’ennuie, on travaille pour des gens qui se foutent pas mal de nous et enfin, on rentre chez soi. Bien que cela ne soit pas passionnant, ma vie n’est pas banale. Dès mon enfance, elle ne l’a pas été. Mes parents avaient des valeurs. Des valeurs que je ne cautionnais pas. À partir de cet instant, rien ne peut être banal.

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« Alys ! » La voix de mon père résonna dans toute la maison.  Une maison où régnait à présent un silence pesant. Ma mère devait sans aucun doute être avec mon père.  Quelques secondes passèrent avant que je ne sorte enfin de ma chambre. J’avais une très nette idée sur la raison qui poussait mon père à crier comme cela. Je n’éprouvai nulle peur à l’idée d’affronter mes parents. Cela faisait bien longtemps que j’avais renoncé à être la fille qu’ils voulaient que je sois. Et il y a deux jours, j’avais réduit à néant leurs projets à mon égard. Une fois au rez-de-chaussée, je poussai la double porte en chêne et mon regard se posa directement sur ma mère, assise dans l’un des fauteuils. Mon père, lui, faisait les cent pas dans la pièce, fou furieux. Il s’arrêta net en me voyant et pointa un doigt vers moi. « Toi ! Comment as-tu pu ? Comment ?! » me hurla-t-il à la figure. Que pensait-il ? Que j’allais suivre la voie toute tracée qu’il avait imaginée pour moi ? « Que croyais-tu ? Que j’allais t’obéir bien sagement ? Que j’allais prendre la relève ? Ce poste ne m’intéresse pas, je ne veux pas faire ça ! » J’avais parlé avec une voix que je voulais aussi calme que possible bien que cela m’était difficile. Il était hors de question que je reprenne la tête de l’entreprise familiale. Une entreprise pour laquelle j’avais consacré quelques années de ma vie, des années d’études. « Fille ingrate va ! Après tout ce que ta mère et moi t’avons donné… » Ma mère... Cette dernière, toujours assise, ne disait rien, se contentant juste de hocher la tête aux paroles de son mari. Que m’avaient-ils donné si ce n’est que de suivre leurs idéaux ? Je ne souhaiterai à personne d’avoir des parents comme les miens. Des parents, qui, dès votre plus tendre enfance, tentent de vous persuader que l’argent, la popularité font tout. Des parents qui choisissent de vous inscrire dans une très bonne école. Oh, pas l’école du quartier, loin de là. Non, ils vous inscrivent dans L’école pour que vous vous fassiez de bonnes fréquentations. Ensuite, ils vous poussent à choisir le domaine d’études à suivre et la liste est encore longue. Je venais de mettre un terme à tout cela. « Ingrate ? Ingrate ?! J’ai toujours fait ce que vous vouliez ! Maintenant, ça suffit. Je vais mener ma vie comme je l’entends, que cela vous plaise ou non. » A la limite de casser le vase posé sur la petite table à mes côtés, je tournai le dos à mes parents avec l’intention de retourner dans ma chambre. J’avais à peine mis un pied sur la première marche de l’escalier que la voix de mon père gronda encore. « C’est ça, disparais ! Monte dans ta chambre que je ne te revoie plus pour le moment ! » J’haussai les épaules et je finis par grimper les marches pour arriver à ma chambre. La dernière phrase de mon père sonnait comme s’il s’était adressé à une petite fille de dix ans. Dommage pour lui, je n’avais plus dix ans et je savais exactement ce que j’allai faire ces prochains jours.

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Le lendemain de cette dispute, je quittais le nid familial qui n’en avait jamais été un. J’avais passé la nuit à faire mes bagages. Des bagages qui se résumaient à une seule valise et mon sac en bandoulière. Je m’étais rendue dans une gare routière où j’avais pris un bus : destination inconnue. Je ne savais pas vraiment où aller. La seule chose dont j’étais sûre, c’est que c’était hors de question que je reste plus longtemps à Dublin, près de mes parents. Le bus dans lequel j’étais montée longeait toute la côte est du pays. Il passa par Wicklow, Arklow et ce jusque Wexford le terminus. En descendant du bus, je me dirigeai automatiquement vers un distributeur. Bien qu’ayant pris de l’argent liquide sur moi, j’avais encore l’intention d’en retirer. J’introduisis le code secret et en quelques secondes, quelques billets supplémentaires furent dans mon portefeuille. Mes parents m’avaient certainement coupé les vivres et il serait inutile de leur demander d’approvisionner mon compte. Je m’éloignai peu à peu du bus. Je ne savais pas vraiment où aller, cette ville m’était totalement inconnue. Seuls les panneaux indicateurs allaient mettre d’un grand secours. La journée touchait peu à peu à sa fin et je ne tenais pas à dormir dehors dans l’obscurité. Plusieurs voitures passèrent dans la rue, roulant à vive allure. A croire que les limitations de vitesse leur sont inconnues. Au bout d’une bonne vingtaine de minutes, je finis par dénicher un petit hôtel. De prime abord, vu de l’extérieur, cela ne devait pas être un de luxe. Je poussai la porte d’entrée sans ménagement et l’air frais de la mer fit place à une légère chaleur. L’intérieur ne payait pas de mine. Une décoration assez sobre, des couleurs claires et pour seule lumière, un lustre suspendu au plafond. A l’accueil, un homme était installé dans une simple chaise en bois. En m’approchant, je constatai qu’il jouait avec son mp3. Il s’arrêta net en me voyant. Il se releva d’un cou et afficha un splendide sourire. « Bonsoir, bonsoir. Vous désirez une chambre Mademoiselle ? » J’hochai la tête tout en lui demandant s’il était possible de séjourner une semaine complète, le temps de me trouver un logement. Même en disant cela, je me doutai que trouver un logement à louer ne serait pas chose aisée. Avant tout, il me fallait un travail. « Mais bien sûr…Donc, une chambre pour une semaine Mademoiselle …. ? » Il avait parlé tout en ayant son regard sur l’écran d’ordinateur. « Mademoiselle Fitzgerald. » lui répondis-je. Le jeune homme encoda mon nom dans l’ordinateur et me tendit ensuite une clé avec le numéro de la chambre écrit sur un morceau de bois. Chambre 06. Je le remerciai et pris la direction des escaliers. Je n’avais jamais aimé les ascenseurs, et ce depuis mon plus jeune âge.  La peur de rester coincée dedans, la peur que les câbles le maintenant lâchent, ces peurs-là ne disparaissaient pas. La chambre qui m’avait été attribuée se trouvait au premier étage si bien que je ne fus pas essoufflée en ouvrant la porte. La chambre était de taille modeste. Une nouvelle fois, la décoration était épurée, rien de chichiteux. Un lit deux personnes, une télévision, une petite table, deux chaises, une salle de bain avec toilettes et un petit coin cuisine. Rien de plus et cela me convenait.

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D’un coup sec, je fermai le journal local. Les quelques petites annonces de studio à louer n’étaient guères intéressantes. Du moins, c’étaient les prix qui ne l’étaient pas. A ce rythme-là, j’étais bonne pour rester deux, trois mois à l’hôtel.  Même en ayant un travail. La somme demandée pour la location du studio pouvait parfois correspondre à un mois de salaire. Je terminai rapidement de boire le café et plaçais de la monnaie sur la tasse afin de payer l’addition. A cette heure matinale, très peu de personnes étaient attablées. La plupart d’entre eux venaient juste chercher leur boisson afin de l’emporter avec elle sur le lieu de travail. Ma première nuit à Wexford s’était relativement bien passée. J’avais pris une douche, profitant du bien fait de l’eau sur ma peau avant de m’endormir rapidement. Je fis un sommeil sans rêves. En me réveillant, par acquit de conscience, j’avais jeté un coup d’œil à mon portable : pas d’appels ni de messages. Comme si mes parents voudraient savoir où je suis … Quant à mes amis, sans doute ne sont-ils pas encore au courant de ma « fuite ». Ou alors ce sont de parfais faux-culs. Possible aussi. Je n’avais même pas pris la peine de lire les offres d’emploi dans le journal. Les studios à louer m’avaient déjà bien assez démoralisée. Comme cela. Mon objectif de la journée était de trouver un emploi, et ce, coûte que coûte. J’ai donc commencé à faire la tournée des magasins du coin. Cafés, épiceries, tout y passer. Sans succès. Soit ils n’avaient pas besoin d’une personne supplémentaire, soit mon inexpérience les faisait fuir. J’étais assez désespérée lorsque je poussai la porte d’une librairie sans grand espoir. Une dame âgée sortit de nulle part et me salua gentiment. « Bonjour Madame. Navrée de vous importuner, mais j’aimerai savoir si vous cherchez quelqu’un pour… pour vous aider, pour ranger les livres… » Je ne savais que dire et cela sembla l’amuser à en juger par le petit sourire qu’elle afficha. « Tu es bien tombée ma petite. Mais, dis-moi, je ne t’ai jamais vue ici…Et dieu sait combien de clients j’ai croisés dans ma boutique. » La curiosité. Un trait de caractère commun à un sacré nombre de gens sur la Terre. Cette dame n’y faisait pas exception. « Pour tout vous dire, je suis nouvelle en ville, je viens juste d’arriver. Je cherche un travail afin de pouvoir louer un studio. » J’étais sincère, je n’avais pas honte de dire que je ne possédais rien pour l’instant. Mis à part ma valise. « Hum. Je pense qu’il y a moyen de s’arranger pour que tu aies une place ici. Néanmoins, j’aimerai que tu aies une certaine culture littéraire. Ne serait-ce pour conseiller les clients et répondre à leurs attentes. Tu comprends? » Bien sûr que je comprenais. Je ne pouvais pas travailler là en n’ayant aucune base sur la littérature. En sortant de la librairie, le poids que j’avais sur les épaules s’était envolé. Je venais de trouver un travail. J’allai devoir bosser, travailler, étudier pour en apprendre plus sur les grands auteurs, les livres en vogue. Mais j’y arriverai. Rien que pour prouver à mes parents que je suis capable de faire ce que je veux de ma vie.

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Pressée, j’enfilai ma légère veste brune et embrassai mon cher et tendre. « On se voit ce soir ! » lui lançai-je avant de partir au travail. Il fallait que je me dépêche et vite. Je ne devais absolument pas rater le bus sinon je serai en retard pour ouvrir la librairie. Et ça, je ne le voulais pas. Du temps où Madame Walker en était la gérante et propriétaire, la libraire fut toujours ouverte à l’heure. Je tenais à respecter cela. La collaboration avec Madame Walker s’était extrêmement bien déroulée. Dès l’instant où elle m’avait embauchée, j’avais toujours fait mon maximum pour mener à bien mon travail. Entre temps, quelques mois après mon arrivée, j’ai rencontré celui qui allait devenir mon petit ami. Le destin comme il le dit si bien. C’était lors d’une journée banale. Une journée qui commençait comme d’habitude par un bon petit déjeuner au café du coin. Ensuite, ce fut dans le bus. Un bus bien bondé en cette heure de pointe.  J’avais le permis de conduire, mais prendre les transports en commun restait ce que je préféré. A la librairie, j’avais pris mon « service » avec un grand sourire sur le visage. La matinée avait passé relativement vite. Tellement vite que je me retrouvai, avec Madame Walker, au restaurant. Je l’avais invitée pour la remercier de sa gentillesse. L’après-midi fut plus calme à la libraire. Seulement cinq clients. En fermant la boutique, je remarquai que le ciel était encore fort clément pour la soirée. Je me décidai donc à rentrer à pied plutôt que de prendre le bus. J’avais déjà fait quelques mètres lorsqu’on m’interpella. Je me retournai et tombai nez à nez avec un jeune homme. Assez beau au passage. . « Soit vous me suivez, soit c’est le destin. Dans les deux cas, j’aimerai vous offrir un verre, un café ou peu importe ce qui vous ferait plaisir. » Sur le coup, j’acceptai tout en réfléchissant où est-ce que j’avais bien pu le croisé. Et c’est là, en le suivant vers le café, que cela me fit tilt : au petit déjeuner, dans le bus, au restaurant,… Je ne lui avais même pas prêté plus d’attention que cela. Je me suis donc retrouvée dans un café en compagnie d’un mystérieux inconnu. Un inconnu qui se présenta sous le nom de Kyran. Je ne saurai dire combien de temps nous sommes restés là, à parler de tout et de rien comme si nous étions de très vieux amis perdus de vue. Le destin, oui sans doute, car on ne sait plus jamais quitter. Il m’aime et je l’aime, c’est aussi simple que cela. Quoi que non. Si tout était aussi simple que cela, j’attendrais un enfant. Notre enfant. Si tout était aussi simple, je serais enceinte. Or, ce n’est pas le cas.