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La jeune femme ouvrit délicatement ses yeux. Combien de temps avait-elle dormi ? Des heures ? Des jours ? Elle n’en savait rien. Elle tourna la tête et vit ces deux petites merveilles, elles étaient là, entrain de dormir. Rose était dans un hôpital, elle avait dû subir une césarienne en urgence pour accoucher de ses jumelles. Son mari n’était pas là, John était un militaire, il était en mission en Irak et n’avait pu se libérer pour revenir aux Etats-Unis… Rose, avec beaucoup de difficulté, finit par se leva et marcha en direction de ses filles. Arrivée aux berceaux, elle leur caressa avec délicatesse le visage, ne voulant pas les réveiller. Elle avait eu peur, avant leur naissance, de ne pas être une bonne mère, de ne pas être sûr de vouloir ces deux petites filles. Mais maintenant qu’elle les avait devant elle, en chair et en os, elle ne voulait plus les quitter, elle voulait élever ses deux petites filles plus que tout au monde. Elle posa un baiser sur  le front des deux bébés et murmura «  Bienvenue parmi nous Louve et Daisy ».

« Mamannnnnnnnnnnnnn ! Daisy m’embête, elle me tire les cheveux ! » Les deux jumelles avaient désormais sept ans et elles s’entendaient comme chien et chat. Rose ne s’était pas attendu à cela en ramenant ses deux filles à la maison, elle ne pensait pas qu’elles se détesteraient autant. Depuis qu’elles avaient appris à bouger, à parler, les jumelles s’étaient toujours très mal entendues. Rose avait pensé que cela passerait avec le temps mais… rien n’avait changé. La mère arriva donc à toute vitesse dans la chambre des filles et les vit en train de se battre. «  Non mais ça suffit ! Daisy, lâche ta sœur tout de suite ! » L’enfant ne l’écouta pas et Rose du la séparer de Louve pour qu’elle ne soit pas blessée. « Je te déteste ! Je te déteste Louve ! » Hurla Daisy en larme.

Louve se sentit violemment plaquée contre un casier. Elle leva les yeux et vit son propre visage en face d’elle. « Daisy… Qu’est-ce que tu veux ? » «  Je veux juste te rappeler où est ta place… » Louve et Daisy étaient devenues des ennemis mortels depuis leur arrivée au lycée. Elles s’étaient bien distinguées l’une de l’autre, Daisy était devenue une fille populaire, hautaine, sûr d’elle et qui passait son temps à coucher à droite et à gauche. Louve, elle, était devenue la petite intello, première partout, ne sortant jamais et passant son temps à la bibliothèque et il y avait bien une raison à cela, Louve voulait devenir médecin. Depuis cinq ans maintenant, elle savait qu’elle voulait sauver des vies, qu’elles voulaient passer plus de deux jours sans dormir pour aider les autres. « Daisy, laisse-moi » dit Louve en essayant de repousser sa sœur mais en vain, elle n’avait pas assez de force. «  Je vais de pourrir chaque instant de ta vie Louve, tu entends ? A chaque fois que tu seras heureuse, je serais là pour tout gâcher et faire en sorte qu’il ne t’arrive jamais rien de bien.. ». Daisy lâcha sa sœur et partit en ricanant avec sa petite troupe, elle était bien décidée à ne pas lâcher sa sœur.

Louve était tellement heureuse, elle avait réussi. Après tant d’années à travailler, elle avait enfin atteint son but et elle ne le devait qu’à elle-même. Elle venait de finir ses études de médecine et elle attaquait ses années en tant qu’interne dans un hôpital. Louve avait eu beaucoup de choix, ayant fini première de sa promotion mais elle avait décidé de partir loin de chez elle afin de quitter sa famille, elle voulait être loin de New York. Louve avait opté pour un hôpital à Wexford, en Irlande, elle n’était jamais allée dans cette ville mais elle voulait s’éloigner le plus possible de sa ville natale. Après quelques semaines, elle avait fait ses valises et elle était partit là-bas. Pendant sa première année d’interne, elle s’était sentie à sa place et elle était heureuse dans cet hôpital. La jeune femme avait beaucoup d’amis, elle s’était « libéré » et elle sortait beaucoup plus qu’avant, elle avait tout ce dont elle rêvait jusqu’à ce que…  J’étais revenu à l’accueil après l’appel d’une infirmière, j’appris là-bas qu’une jeune patiente refusait de se faire soigner et qu’elle voulait absolument me voir. Je pris donc la direction de la salle d’examen et en ouvrant la porte j’entendis une voix que je ne connaissais que trop bien.   «  Alors sœurette, on ne donne plus de nouvelle à sa jumelle ? » Je compris que la belle vie était finie.

A l’abri des regards indiscrets, Louve se faufila dans la salle de repos. Avant de pouvoir fermer la porte, elle sentit des bras l’enlacer. «  Qu’est-ce que tu fais encore là ? Tu n’es pas encore parti ? » lui murmura Nolan en déposant un baiser sur le cou de la jeune femme. « Je viens de finir mon service et au moment où j’allais partir j’ai entendu des internes dire que tu es étais là alors… j’ai décidé de te rejoindre… » Dit-elle en se retournant et en fermant la porte à clef. Nolan était son « enseignant » en pédiatrie. Elle travaillait avec lui depuis deux ans et au début, cela ne passait pas du tout entre eux. Louve avait toujours eu un fort caractère et elle n’aime pas sa façon de lui parler, de la traiter. Nolan, lui, ne supportait pas l’insolence de la jeune femme  et son manque de respect. Mais tout avait changé il y avait déjà six mois. Alors qu’ils venaient d’effectuer une opération de plus de dix heures, Louve s’était effondrée après la mort du patient. Nolan l’avait donc  invité à aller boire un verre afin de lui changer les idées et de faire un peu plus connaissance avec la jeune femme. Et de fil en aiguille et après quelques verres d’alcool, ils avaient fini par s’embrasser dans l’appartement de la jeune femme. Depuis ce jour, ils n’avaient pu arrêter leur relation. Louve était tombée amoureuse de Nolan. Elle était follement amoureuse de lui mais cela, elle ne lui aurait jamais ouvertement dit. Elle était comme ça Louve, elle avait toujours peur de dévoiler ses sentiments et d’être déçu par la suite. Cependant elle ne pouvait se mentir, bien que personnes n’étaient au courant de leur relation, à cause de leur différence d’âge, elle ne pouvait plus se passer de lui. « Tu m’as manqué aujourd’hui.. . » Lui dit-elle en lui caressant la joue. « Toi aussi… ».